Bilan Soundbather 2021 - Partie 2

Deuxième partie de la trilogie de bilan de l'équipe Soundbather. Les trois participants du jour sont Drey Talquor, Waltaire Meulone & Asukero. Prenez des notes, on est sûr que vous allez découvrir de belles choses pour satisfaire vos petites oreilles.

Drey Talquor

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Si en tout point 2021 ressemble à sa putride grande sœur 2020, peut-on en dire autant de son bilan musical ? Ravivés par la lumière au bout du tunnel, apparemment nommée 2022, les artistes nous ont abreuvés de nouvelles sorties pour les défendre l’an prochain.

Il y a quand même eu quelques pétards mouillés : les Foo Fighters sont venus mollement célébrer leur 25 ans pendant qu’Architects a perdu toute sa saveur pour aller côtoyer les hymnes de stade et parler d’écologie comme un certain Gojira. Fortitude est bon, mais loin d’égaler le reste de leur parfaite discographie.

Mais voilà, 2021 n’en reste pas moins un excellent millésime, LANDMVKRS et Teenage Wrist se battant pour ma découverte de l’année. Les premiers mélangent metalcore et paroles rapées pour un cocktail parfait et les autres ont sorti un album de post-grunge, ode à nos jeunesses perdues. Lost In The Waves et Earth Is A Black Hole sont deux grosses recommandations de ma part.

Dans des genres plus électroniques, le nouveau Orelsan m’a conquis. Le normand assume totalement faire de la pop et c’est tout à son honneur. À l’instar de Steven Wilson, dont l'album The Future Bites m’a bien plu. L’évolution de Royal Blood vers un rock électro m’a séduit. À ce titre, je ne peux que vous recommander Typhoons si vous cherchez un album pour vos samedis soirs. En termes de synthwave, j’ai retrouvé mon plaisir coupable avec The Age of Saucers d’Hollywood Burns : amateurs de darksynth, jetez-vous dessus !

Dans la brume, le post-rock a aussi brillé. Year Of No Light a sorti pour moi leur meilleur disque avec Consolamentum et Bruit ≤ a produit un chef d'œuvre néoclassique et sans aucun doute un des albums de l’année avec The Machine Is Burning…

Enfin, dans le stoner, la cuvée fut phénoménale. Les deux albums de King Buffalo sont incroyables, notamment The Burden Of Restlessness. Monolord prouve encore une fois qu’ils sont les patrons, Maha Sohona est ma pépite de psyché astral et Wolvennest nous accueille dans son Temple. Mais si je dois n’en garder qu’un, ce sera Delving avec Hirschbrunnen. Derrière ce nom se trouve Nick DiSalvo, le guitariste et chanteur d’Elder. Il nous sort ici un magnifique projet solo de krautrock, bande-son de ses escapades berlinoises. Je ne peux que le choisir comme mon album de l’année tant celui-ci m’aura fait voyager dans ses contrées hors de la morosité quotidienne.

Waltaire Meulone

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Que serait un top sans quelques mentions honorables ? Il faut avouer que Monolord avec Your Time To Shine a tapé juste, à l’instar de Mastodon et leur excellent Hushed And Grim. N’oublions pas Delving avec Hirschbrunnen, qui malgré un nombre d'écoutes limité, a frôlé le top tant il m’a plu en peu de temps. Enfin, impossible de ne pas mentionner Sunnata et Burning In Heaven, Melting On Earth ni même King Buffalo avec The Burden Of Restlessness, mais en ayant déjà longuement parlé dans le bilan de La Scène, je préfère ne pas être (trop) redondante.

Venons-en au top. En troisième position, le Mogwai s’est imposé comme une évidence. Faisant partie des groupes qui ont forgé mon amour pour le post-rock expérimental, je me suis jetée sans hésiter sur ce As The Love Continues que nous a offert la formation écossaise. Une heure de musique tantôt douce, tantôt grandiloquente, qui prend son envol avec des pistes comme Fuck Off Money ou l’incroyable Midnight Flit, probablement l’un des plus beaux morceaux que Mogwai ait pu écrire de sa carrière pour moi.

En seconde position, les anglais de Royal Blood m’ont fait danser tout l’été sur Typhoons. Une machine à tubes qui vous donnera une irrépressible envie de remuer vos fesses grâce à des pistes comme Boilermaker, Hold On ou bien le titre éponyme. Un carton plein pour leur troisième album qui continue de grandir en moi à l’heure où j’écris ces lignes et qui a du mal à sortir de ma tête tant il est entraînant et lumineux.

L’album qui aura tout raflé vous dit peut-être quelque chose si vous me suivez et m’écoutez de temps en temps. Lupi Amoris du groupe Heavy Temple m’a donné la gifle de l’année avec un disque de 32 minutes d’une efficacité redoutable. Un stoner heavy saupoudré de doom qui oscille entre des riffs lourds, une batterie qui tabasse et un chant féminin profond : il n’en faut pas plus pour ravir mon cœur et mes oreilles. Et si vous n’êtes pas convaincu, je vous laisse aller écouter la piste d’ouverture et prendre, à votre tour, une claque monstrueuse.

Asukero

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2021 fut une année assez étrange pour moi, une moitié dans la continuité de 2020 et l’autre tournée vers l’avenir grâce au retour des concerts en live (avant qu’une énième vague de Covid ne vienne pourrir cette nouvelle année…). Peu de découvertes dans ce bilan cette fois, mais pas mal de noms connus qui ont proposé de chouettes sorties !

Pour commencer, mes chouchous de Methadone Skies continuent sur leur lancée avec Retrofuture Caveman. Un album peut-être moins aérien et plus orienté post-rock que le précédent, mais où l’on peut toujours constater le talent des Roumains à délivrer de grandes jams planantes et intemporelles.

Ma bonne (re-)découverte de 2021 fut Migration des anglais de Bossk, la meilleure sortie post-metal que j’ai pu entendre cette année. Le groupe a un talent pour proposer des compositions lourdes et puissantes rappelant forcément Cult of Luna mais avec un côté beaucoup plus psychédélique qui fait mouche !

Je fais partie des personnes qui furent très mitigées par Ordinary Corrupt Human Love de Deafheaven que je trouvais trop à cheval entre ce que le groupe avait fait par le passé et la nouvelle direction qu’ils souhaitaient prendre. CeInfinite Granite m’a immédiatement tapé dans les oreilles : j’y vois un groupe libéré de ses contraintes et ça se sent ! Un album 100% shoegaze qui fait beaucoup de bien à écouter.

Après un Omens très bon quoique pas exceptionnel, j’étais curieux de savoir ce que Nick DiSalvo avait comme munitions qu’il ne souhaitait pas utiliser avec Elder. Ce premier opus de son groupe solo Delving est une très belle expérience de voyage psychédélique et légère qui s’inscrit plus dans la continuité d’un Gold & Silver Sessions qu’Omens. Cet album permet d’approfondir tout le talent de composition du guitariste et fut un excellent disque pour rythmer l’été.

S’il y a une sortie qui a sonné telle une évidence en tant qu’album de l’année dès sa première écoute, c’est bien Etemen Aenka de Dvne. Vertigineux en tout point, à la fois mélodique et puissant, profond et direct, les Écossais ont prouvé haut la main tout le talent entraperçu avec Asheran en 2017. Des compositions qui se bonifient par la prestation du groupe en concert, une des meilleures expériences live que j’ai pu faire de ma vie. Dvne est grand, très grand et je leur souhaite sincèrement d'atteindre les sommets, ils le méritent amplement ! Bonne année 2022 à tous !

Retrouvez le bilan de l'équipe sous forme de playlist avec une sélection des morceaux qui nous ont marqués :