Fin de notre bilan bicéphale avec quatre nouvelles têtes qui vont venir parler de leurs coups de cœur de l'année 2022. Au programme, les choix de PaulBriff, Ecafils, Tolol et Drey Talquor. Par ailleurs, vous retrouverez en fin d'article la playlist bilan avec cinq morceaux choisis par ces quatre joyeux lurons qui viendront rejoindre les titres déjà présents de la partie 1.
PaulBriff
2022 fut une année riche en sorties et écoutes, avec pourtant très peu d'albums qui servirent de compagnons réguliers, au-delà du plaisir des premières écoutes. La poignée qui passa l'épreuve du temps fut donc en écoute automatique, voire maladive pour certains.
Cult Of Luna marqua mon début 2022, obtenant enfin la clef de compréhension de leur univers avec The Long Road North, qui m'emmena ensuite dans le reste de la discographie.
Mon faible pour Devin Townsend fut de nouveau affirmé, vibrant sur les refrains les plus imparables de Lightwork.
Holy Fawn cueillit encore une fois mon cœur avec Dimensional Bleed. L'album se paya le luxe d'arriver dans ma vie au moment où j'en avais le plus besoin, véritable compagnon et bulle de respiration de l'année. Aujourd'hui encore, il ne cesse de résonner chez moi, définitivement mon album de l'année.
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, l'album helpless de Sownbones, projet solo du frontman de Holy Fawn, s'ajouta dans mon panthéon d'albums ambient. Un plaid auditif dans lequel j'aime toujours autant m'envelopper.
Enfin, et bien que Closure/Continuation ne soit pas un album parfait, il m'a donné la chance de voir Porcupine Tree en live, groupe ô combien important dans ma vie, et qui m'offrit à ce jour le concert le plus intense que j'ai eu la chance de vivre. Un moment suspendu et riche en larmes, entouré de personnes chères, membres de la rédaction pour la plupart.
Ecafils
Cette année 2022 a été une année très riche pour moi au niveau des artistes dont je suis l’actualité depuis quelques années. Que ce soit chez Carpenter Brut, Zeal & Ardor, Kendrick Lamar, Brutus ou A.A.Williams, tous ces artistes ont su combler voire surpasser mes attentes. Même Muse est parvenu à revenir dans mes bonnes grâces.
Ce qui a surtout marqué mon année musicale, c’est surtout la décision d’assister à beaucoup plus de concerts que par le passé, ce qui a multiplié le nombre de découvertes faites en live. A ce titre, ce sont les (quasi) projets solos qui sont ressortis avec le plus de lumière. Les machines d’Author & Punisher et la pop indé de Karin Park ont accueilli le spleen de fin d’année après un automne porté par le groove irrésistible de Gnome et Wucan, tout deux découverts au DesertFest.
Le début d’année a, lui, été dominé par la part grandissante du rap dans mes écoutes et c’est principalement le rappeur Havrais Médine qui a su s’imposer. Son album Médine France a apporté un discours nécessaire et rafraîchissant dans une époque où le climat politique se fait de plus en plus anxiogène et malheureusement trop prompt à l’intolérance.
Je ne peux néanmoins pas terminer ce bilan sans parler de My Sleeping Karma qui, en faisant leur retour après une période tourmentée, ont sorti Atma qui est pour moi l’album de l’année. Empreint des épreuves qu’ont traversé les allemands, le disque se veut plus sombre mais aussi plus cathartique que les précédents. Prema est immédiatement devenu un de leurs titres les plus envoûtants et un des plus beaux à vivre en live. A noter que le groupe n’est pas encore tiré d’affaire, leur batteur continuant de faire face à la maladie. J’espère de tout cœur qu’il pourra se tirer de ce mauvais pas et que l’histoire des karmas guys puisse continuer vers des jours meilleurs.
Tolol
Parfois, les planètes s’alignent à la perfection. Lors d’une de mes soirées d’exploration de la chaîne Youtube de KEXP, mon attention fut portée sur une jeune artiste Islandaise du nom d’Arny Margret.
Guitare, voix et rien d’autre pour quatre titres d’une douceur et d’une beauté que j’avais rarement entendu. Quelques petites recherches plus tard et je tombe sur les sorties de cette jeune femme : un EP nommé Intertwined et un album nommé They Only Talk About The Weather.
Alors que nous nous approchions de l’hiver, il s’avère que le hasard mettait sur mon chemin le disque idéal pour m’offrir un apaisement bienvenu durant le mois de décembre. Pour ne rien vous cacher, j’ai traversé ce mois comme un fantôme, traînant mes boulets au pied comme un bagnard. Heureusement, la douce voix d’Arny Margret a su m’offrir un réconfort idoine dans mes moments de doute et de perdition.
Tantôt mélancolique, tantôt plus lumineuse, la musique d’Arny Margret m’a emporté avec une facilité déconcertante et son album tourna énormément dans mes oreilles. Mentions spéciales pour deux pistes qui ont su attraper mon cœur : The World Is Between Us et Untitled. La première possédant un refrain qu’il me plaît de chanter à l’unisson avec l’Islandaise, sans posséder son talent.
Je ne peux que vous recommander de vous plonger sur les sorties d’Arny Margret. Et si j’ai décidé de me focus sur son album, l’EP Intertwined est une vraie réussite, notamment la piste éponyme qui est celle par qui le coup de foudre est arrivé. Jetez-vous sur son clip tourné dans une église qui ajoute une teinte émotionnelle puissante au titre.
Alors qu’Elder ou King Buffalo semblaient bien partis pour choper la couronne, c’est bien Arny Margret qui sera mon artiste et album de l’année. La vie réserve toujours des surprises, c’est en ça qu’elle est belle.
Drey Talquor
Pour ne rien vous cacher, j’ai trouvé 2022 plutôt faiblarde sur le plan musical. Beaucoup de pétards mouillés (Architects) et des belles déceptions (Ghost) auront rythmé mes écoutes. La majorité des disques sortis m’auront même laissé indifférent (ici, la liste est trop longue pour tout citer)
Je retiendrais tout de même l’excellent retour de Cave In, nous produisant un de leurs meilleurs disques avec Heavy Pendulum. Concentré de tout qu’ils savent faire de mieux avec des gros refrains accrocheurs. Et je ne peux que vous le conseiller, surtout si vous aimez Mastodon.
J’ai aussi eu une belle découverte cette année, à savoir 40 Watt Sun. Une sublime poésie acoustique où la profonde voix de Patrick Walker nous amène dans des terres mélancoliques que j’ai adoré parcourir. Perfect Light est un album vivement recommandable si vous cherchez du réconfort pendant les saisons froides.
Je dois aussi parler de ce qui est une non surprise pour moi, mais Innate Passage d’Elder est une nouvelle franche réussite. Rien que Catastasis et son outro est un des plus beaux passages que j’ai entendu dans la discographie du groupe. Et même si sur le podium du fuzz peuvent s’ajouter King de Gnome et Regenerator de King Buffalo, ce sera ce sixième longue durée des américano-berlinois que je retiendrais comme mon album de stoner de l’année. Bravo Nick, Jack, Mike et Georg.
Pour en revenir à mes deux albums préférés de l'année, ils se trouvent dans deux styles très opposés. À savoir la magnifique décrépitude parisienne de A Loner. Prouvant que Hangman’s Chair est au sommet de son art mélangeant doom et cold wave pour nous produire d’immenses bangers comme Who Wants to Die Old. L’autre disque que je retiens, c’est Dawn FM de The Weeknd. Abel continue à voguer dans la synthwave, et ça me plait. J’ai adoré les ambiances qu’il aura dépeint avec Jim Carrey comme narrateur de sa descente aux enfers.
Finalement, ce que je retiendrais de l’année passée, c’est qu’on aura toutes et tous préféré s’extasier avec nos amis pour redécouvrir la joie des concerts oubliés depuis deux ans ! Et c’est ça que j’ai adoré en 2022 ! En espérant que 2023 nous annonce d’aussi bons moments !