Seconde partie des bilans de l'équipe Soundbather avec quatre nouvelles frimousses présentes pour dévoiler leurs coups de cœur de 2024. Vous allez pouvoir lire les avis de Léo, Tolol, Waltaire et Paul sur ce qu'il s'est déroulé lors des 366 jours passés. Petit rappel que la partie 1 est disponible et qu'en fin d'article, une playlist spotify est disponible avec tout plein de morceaux appréciés par les différents chroniqueurs ! On vous souhaite encore une bonne année et surtout prenez soin de vous !
Léo
Sur le plan musical, 2024 aura été purement merveilleuse. Tout au long de cette année, les sorties toutes plus intéressantes les unes que les autres se sont enchaînées sans que l’on ait eu le temps de s’ennuyer. Faire un bilan aura donc été très difficile en ce qui me concerne.
Tout d’abord, comment ne pas parler du premier coup de massue que l’on a tous reçu dès janvier avec ILION de SLIFT ! Les Toulousains signent ici un chef d’œuvre du Stoner et du Space rock qui fera date sur la scène tant tout y semble maîtrisé à la perfection. Je ne l’attendais pas plus que ça, il n’a pourtant cessé de me faire voyager et de m’émerveiller.
Beaucoup de mes artistes de cœur m’ont régalé ! Je note EKBOM de Benighted ainsi que le dernier Knocked Loose qui m’auront donné envie d’aller me battre dans la rue. Les Chants de L’Aurore de Alcest m’a totalement emballé par ses aspects de synthèse de toute la carrière du groupe, un retour en force de And So I Watch You From Afar avec Megafauna, un surprenant mais excellent GREIF par Zeal & Ardor ou surtout Hit Me Hard And Soft de Billie Eilish qui vient confirmer mon amour pour la chanteuse avec ce disque bourré d’idées et de tubes Pop comme je les aime. Enfin, Touché Amoré a débarqué en octobre avec son A Spiral At Straight Line bouleversant et émouvant à souhait, venant ajouter un nouveau monument à une discographie plus que foisonnante de pépites.
Au rayon Rap, cette fin d’année m'a gâté avec deux sorties surprises. L’expérimental mais cohérent Chromakopia de Tyler, The Creator m’a charmé par ses multiples prises de risques ainsi que des compos toujours aussi brillantes et des featurings pertinents. Ensuite, comment ne pas parler de GNX par Kendrick Lamar ? Un retour à des morceaux plus concis et directs après un Mr Morale très bon, mais divisant ses auditeurs.
2024 aura aussi été l’année des retours inattendus. Planes Mistaken For Stars nous a gâté d’un dernier disque, avec des bouts de pistes enregistrés avant le décès de Gared O'Donnell. The Cure nous a ENFIN sorti son magnifique Songs Of A Lost World que l’on n’attendait plus et sûrement pas qu’il soit une telle réussite. Et puis, comment ne pas parler du come back improbable mais réussi de Linkin Park avec un From Zero venant ramener tous les éléments de leur recette gagnante dans de nouveaux titres de grande qualité.
Enfin, comment ne pas parler de cette année sans évoquer le disque trônant tout en haut de mes écoutes depuis septembre ? Bien que mon premier contact avec Fontaines D.C. sur Skinty Fia ne fût pas des plus convaincants, j’ai suivi la sortie de Romance de très près. Quelque chose m’attirait sans que je ne comprenne trop pourquoi. Mais dès ma première écoute, le coup de cœur fût immédiat. Sa production léchée ainsi que ses compositions ne cessent de me faire vibrer et de m’émouvoir. Chaque titre est un tube Rock en puissance
Tolol
Que dire. L’exercice du bilan n’est pas chose aisée, surtout lorsque l’année écoulée fut d’un tel niveau. Beaucoup de sorties ont été brillantes et il devient vite compliqué de se poser sur un disque en particulier. Il est une évidence que de parler de SLIFT et de son ILION monumental, mais il me semble plus à propos de saluer un disque qui offre le bon compromis entre une confirmation et une découverte.
La Norvège offre un panorama musical des plus réjouissant pour peu que l’on se donne la peine de creuser à travers l’horizon des styles et genres présents. Parmi mes chouchous se trouve le trio Kanaan, passé maître dans l’art du rock psychédélique instrumental à la frontière du jam improvisé. Dans le line-up on retrouve un certain Ask Vatn Strøm, guitariste de son état. Ses performances sont d’ailleurs remarquables, puisant autant dans le rock que dans le jazz. Mais il n’est pas le seul membre de sa famille à nous intéresser dans ce bilan puisqu’il est tant d’évoquer sa sœur, Eir Vatn Strøm.
Cette dernière est aussi musicienne, dans un autre registre puisqu’elle compose avec deux compagnons le trio Ævestaden, proposant une musique folk traditionnelle nordique avec un chant en norvégien. Un univers lointain de celui de Kanaan mais pourtant, ces deux entités se sont retrouvées en 2024 pour proposer Langt, Langt Vekk, album collaboratif entre les deux groupes.
Le mélange fonctionne admirablement, certaines pistes étant plus du côté Kanaan, d’autres penchant vers Ævestaden mais toujours avec une incorporation des deux univers faite de manière fluide. Une prise de risque parfois déroutante mais réussie, mentions spéciales aux pistes d’intro et de clôture qui sont des petits bonbons.
Maintenant, l’autre force de cet album aura été de me faire découvrir la musique d’Ævestaden, notamment leur album de 2023 Solen Var Bättre Där. Un disque de Folk avec des touches d’Electronica et toujours ce dépaysement offert via les instruments traditionnels utilisés ainsi que par le chant en norvégien. Le morceau Motorbåt ayant même décidé d’installer un HLM dans mon crâne sans payer de loyer. Pas loin de huit minutes d’une piste douce fleurant bon la mélancolie. Une aubaine donc d’être tombé sur ce titre en plein hiver, saison propice à ce genre de sentiments.
Voilà ce que j’ai envie de retenir de 2024. Une sortie de ma zone de confort et une belle découverte. C’est toujours le plus important avec la musique, ou n’importe quel art, découvrir et s’émerveiller. Deux choses à ne pas négliger. Bonne année à vous toutes et tous et prenez soin de vous et du rock n’roll..
Waltaire
L’année 2024 s’est révélée riche et variée en termes d’albums à se mettre dans les oreilles. Autant vous dire que je n’ai pas beaucoup entendu le son du silence et cela valait le coup au vu des merveilles qui ont chouchouté mes esgourdes.
Pour les découvertes de 2024, une bien belle mention honorable pour Daevar et leur second EP Amber Eyes qui ne peut renier des influences allant de Messa à Windhand avec un fond de shoegaze. J’en ajoute une seconde, pour Les Big Byrd et leur Diamonds, Rhinestones and Hard Rain qui a finalement trouvé sa place dans mes playlists avec un voyage dans les étoiles de fort bonne facture. J’en pose une autre pour Gnome et son Vestiges of Verumex Vidisrome, un concentré de groove fuzzé supplément potichapô des plus soyeux, ainsi qu’un petit mot pour le retour de Tsiolkovski. Le Français a sorti son second album Kosmos et continue son travail d’orfèvre en solo avec des compositions dépeignant l’espace glacial à grand coup de riffs. Ma dernière ira du côté du metalcore avec thrown et leur EXCESSIVE GUILT : 11 titres, 20min49 de bonheur aux cordes saturées et au chant hurlé, de quoi se bastonner joyeusement.
Assez divagué, place au top de l’année.
La troisième place part avec Slomosa et un Tundra Rock que j’attendais sans véritable attente, sachant pertinemment que j’allais avoir de la qualité. Je n’ai pas été déçue et si cela n’était pas encore clair, la formation norvégienne signe ici la preuve de leur grandeur. Mention spéciale pour les morceaux Red Thundra et Dune, la première pour son riff de fin dévastateur et la seconde pour son ambiance mystique délicieuse.
La seconde place va piocher du côté de la bagarre, la baston et le two-step avec Knocked Loose. Sorti en mai, You Won’t Go Before You’re Supposed To nous offre 27min33 de breakdowns monstrueux, de riffs assassins et d’une batterie martiale qui frappent nos derniers neurones. Amis de la subtilité, vous voilà servis.
La première place du podium n’est pas une surprise et a déjà ses lettres d’or gravées depuis le début de l’année puisqu’il s’agit d’ILION de SLIFT. Le genre d’albums qu’on peut qualifier de parfait tant l’odyssée spatiale que nous propose le trio toulousain ne cesse de m’émerveiller après des dizaines d’écoutes. Un voyage de près d’1h20 complètement délirant qui nous emmène explorer les tréfonds et l’extrémité de la galaxie sans jamais nous perdre et qui ne m’a jamais lâché depuis sa sortie.
Pour 2025, je vous souhaite de prendre soin de vous, de vos oreilles et j’espère que vos écoutes seront toujours plus florissantes !
Paul
Une année 2024 riche en sorties, en découvertes, en surprises et attentes comblées !
Je commence avec un artiste plus qu'installé chez moi avec Devin Townsend. En bon client du Canadien que je suis, j'ai été touché par la catharsis qu'a été Powernerd dans l'affrontement de ses récentes crises personnelles. Goodbye me serre le cœur à chaque écoute avant d'enchaîner sur l'hymne à la caféine qu'est Ruby Quaker, légère et fun après un album très direct et à fleur de peau.
J'ai enfin été happé dans l'univers de Jacob Collier avec le volume 4 de sa série des Djesse. Pop ambitieuse et dansante, que j'ai découverte sur scène avec ce qui est un des concerts les plus humains et dans le partage que j'ai eu la chance de témoigner !
Faire suite à un album remarqué n'est jamais évident, Outlander a pourtant relevé le défi haut la main avec son Acts Of Harm. Poursuivant son savoir-faire de Doomgaze sourd et doux tel un plaid qui vous plonge dans une torpeur méditative, il joue habilement avec les pertes de repères en alternant chansons structurées et longues plages abstraites et ambiantes.
Lors de l'Escale sur le Silence, après l'écoute de Timewave Zero, nous disions avec Asukero que si Blood Incantation réussissait à doser son savoir-faire Death et Ambient, il en résulterait un album grandiose. Bingo : Absolute Elsewhere est une merveille, déjà sacrée par tous les médias spécialisés et à juste titre. Cela faisait longtemps que je n'avais pas écouté un album estampillé Prog aussi frais, une odyssée généreuse et colorée !
Enfin, c'est Overhead, The Albatross qui conclut mon bilan. I Leave You This est un héritier de la volonté de voyage et d'expérimentation des courants Post et Prog. Les codes Rock se cognent aux instruments classiques et world, ainsi qu'à l’EDM, sans pour autant apporter de la froideur à l’ensemble. C'est aussi et surtout un album très sensible, dédié à un ami du groupe décédé, qui joua un rôle dans la poursuite du projet qui lui dédiera un titre. Hommage vibrant à celleux nous ayant quitté•es, célébration de la vie, des souvenirs, des émotions puissantes que nous traversons, l'album semble être la synthèse collective de personnes traversant ensemble ce long fleuve tumultueux. C'est une invitation et un rappel de vivre intensément, dont résulte un album puissant et cathartique, qui ne laisse pas indifférent. Le morceau Your Last Breath et son texte final scandé avec toute l'intensité émotionnelle qu'il évoque vibre toujours autant en moi à chaque écoute. Il me renverra toujours à Camille, mon grand-père, qui rendit le sien en juin.
Bonne fin d'année 2024, et que la musique de 2025 accompagne vos vies comme il se doit !