Pelagic Night @ Trix - 01/10/21

C’est désormais officiel, les concerts live ont fait leur retour en Europe pour le plus grand plaisir des amateurs de musique et de tous les acteurs du milieu dont l’activité peut enfin reprendre. Tout le monde espère désormais que cette très longue période de disette d’un an et demi ne se reproduira pas pour que l’on puisse enfin passer à autre chose.

Les promoteurs ayant choisi de proposer des concerts cet automne auront donc fait le bon choix de maintenir leurs dates et nous voilà de nouveau à sillonner les routes du nord de la France et de Belgique à la recherche de ces sensations oubliées.

En ce premier jour du mois d’octobre, notre calendrier de concerts, revenu d’entre les morts, nous a amené à Anvers pour une soirée organisée par le label Pelagic, grand nom dans le milieu du Post-Rock et du Post-Metal. Cette Pelagic Night avait pour but d’afficher la qualité du catalogue et aussi de mettre en avant la scène Post-Metal Belge florissante. C'est donc sans surprise que le label a fait le choix de la grande salle du Trix d’Anvers pour héberger cette soirée consacrée à ses talents.

Les lauréats du jour s’appellent Hippotraktor, B3ar, Psychonaut, Briqueville et bien évidemment The Ocean, le groupe du patron du label, Robin Staps pour clôturer la soirée. Ce sont donc quatre groupes belges et un groupe allemand qui auront foulé les planches du Trix. Malheureusement pour nous, les sempiternels bouchons de sortie des bureaux, couplés aux fameux travaux belges sur l'autoroute nous ont retardé et nous ont empêché d'assister au set d'Hippotraktor, la nouvelle formation du chanteur de Psychonaut, Stefan de Graef. Nous nous abstiendrons donc de commenter leur passage et nous sommes arrivés pile à l’heure pour le set de B3ar.

B3AR

Les flamands jouaient à domicile ce soir et ça se ressentait ! Le quatuor originaire d’Anvers nous a délivré son hardcore sous stéroïdes teinté de djent et le public a répondu présent. Le groupe, très remuant, sur scène a enchaîné sans interruption et a terminé son set par Wreckthings, un titre bas du front comme on les aime et qui porte très bien son nom puisque que les musiciens ont complètement détruit leurs instruments à la fin du morceau. En espérant pour eux qu’ils ne fassent pas ça à chaque concert !

Psychonaut

Psychonaut est sans aucun doute une étoile montante sur la scène post-metal : leur premier opus, Unfold the God Man, nous avait bien tapé dans l’œil en 2020. Autant dire que nous attendions leur concert de pied ferme. Un set qui se révèlera être assez carré, les musiciens mettant bien en valeur leur arsenal technique agrémenté par des moments de tension jusqu’à la délivrance lorsque arrive la partie atmosphérique du morceau Sananda. Néanmoins, le volume de la guitare en dessous de la basse et de la batterie nous a laissé un petit goût amer en bouche.

B R I Q U E V I L L E

Grosse appréhension pour ce groupe qui était l'ovni de cette soirée. Briqueville a choisi une mise en scène plus sombre que ses collègues du soir où chaque membre est encapuchonné. Ils préfèrent une musique sans paroles avec des progressions de morceaux typiques du post-rock. Malgré son excellente réputation, nous craignions que leur musique instrumentale soit trop difficile d’accès au risque de s’ennuyer. Que nenni ! Nous avons assisté à un show hypnotique à mi-chemin entre la messe noire et un monde apocalyptique. Les riffs assommants et le light show tout en maîtrise ont clairement contribué à l'expérience presque cathartique. Sans aucun doute la belle surprise de la soirée, à revoir absolument.

The Ocean

Vers 23 heures, The Ocean monte sur scène pour le final. Difficile de passer après 4 groupes belges cependant. Malgré une salle remplie, on sent l’accueil plus frileux que pour les groupes passés, dommage. En tout cas, la joie sur le visage des musiciens faisait plaisir à voir, en particulier pour Loïc Rossetti, chanteur et heureux de pouvoir jouer de nouveau devant un public. Néanmoins, nous avons trouvé le set assez inégal, porté sans surprise par le diptyque Phanerozoic (dont vous pouvez retrouver les chroniques ici et là), avec une grande majorité provenant du second opus, que le groupe se doit de défendre un an après sa sortie. Le choix d’avoir mis au milieu de la setlist un morceau instrumental du dernier album comme Oligocene permet certes d’apprécier cette nouvelle période plus progressive du groupe, mais fait un peu retomber le soufflé, d’autant plus devant un public assez mou qui aurait sans doute apprécié plus d’énergie. Au moins, ça nous aura permis d’apprécier un joli jeu de chaises musicales entre le claviériste, le chanteur et le batteur sur Holocene. En résulte un concert maîtrisé ayant quand même conquis le cœur du public avec les classiques du groupe que sont Permian : The Great Dying et Cambrian II : Eternal Recurrence comme rappel, mais qui n'aura pas eu autant d’impact que lors du set magistral du Hellfest 2019.

Bilan

Cette Pelagic Night fut donc, en résumé, une très belle soirée. En mettant à l’honneur des groupes belges montants de la scène à domicile, le label Pelagic aura réussi son pari. Pour les artistes présents, ce fut sans aucun doute un retour sur les planches fort apprécié après tous ces mois d’absence. La Belgique n'a peut-être pas d'étoiles sur le maillot mais elle aura prouvé ce soir qu’elle en possède de belles dans sa scène Post-Metal toujours aussi active et intéressante malgré la pandémie. De notre côté, on retiendra surtout la très belle découverte que fut Briqueville qu'on a hâte de revoir maintenant que la flamme des concerts est rallumée, on l'espère cette fois-ci, pour de bon !