Green Day - Father Of All Motherfuckers

Le vin se bonifie avec l'âge, Green Day tourne au vinaigre.

Dans son ouvrage l'Appel des Mémoires de guerre, le général Charles de Gaulle déclara cette phrase :

"La Vieillesse est un naufrage"

Si le futur chef d'Etat de la France prononcera ceci à l'encontre du Maréchal Pétain, force est de constater que son impact est tel qu'on l'utilise encore de nos jours. Et le secteur de la musique n'échappe pas à la règle. Entre les groupes de soixantenaires voire plus qui continuent à enchaîner les tournées jusqu'à plus soif, ou les groupes approchant de la quarantaine ou cinquantaine et qui cherchent désespérément à rester jeune dans une industrie qui va de plus en plus vite. C'est la deuxième catégorie qui nous intéresse aujourd'hui avec dans le rôle des vieillards décatis : Green Day.

Il n'était pas forcément prévu que je vous parle d'un tel disque. La raison étant que Green Day est un trio que je ne porte pas spécialement dans mon coeur. Mais une campagne de pub au moment de la sortie de leur dernier album m'a poussé à reconsidérer mes choix de vie.

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Quand on sait que le titre du disque a du être raccourci en Father Of All... c'est hilarant de s'imaginer Green Day donner des leçons de rock n'roll aux autres personnes de la Terre. Nous voila donc avec le 13eme album studio du trio Californien. Les superstitieux diront que ce n'est pas une coïncidence. Tant qu'on est sur le sujet, un des producteurs se nomme Butch Walker. Dans sa très longue carrière, il s'est occupé de Save Rock N'Roll de Fall Out Boy. Une autre sortie qui promettait donc de sauver le rock mais qui est finalement tout le contraire.

L'album contient 10 titres pour une durée monumentale de 26 minutes. Quand on connait l'histoire de Green Day, il n'est pas déconnant de voir un disque aussi court. Le trio vient à la base du punk, genre réputé pour ses oeuvres directes, sans fioritures. Malheureusement, ne vous attendez pas à du punk sur Father Of All.. On est plus sur un rock de radio reprenant des codes qui désespèrent tout le monde. La majorité des titres comporte des "claps" qui ajoutent un coté risible aux chansons, déjà pas fameuses à la base. Mais la ou Green Day se dépasse, c'est sur Oh Yeah ! avec ces onomatopées qui servent de refrain. Une inventivité qui ferait passer les chansons de Coldplay pour du Baudelaire.

L'album se veut comme un patchwork d'hommages à plusieurs styles de rock de l'histoire. Et on retrouve en effet des titres plus inspirés punk (Sugar Youth), d'autres plus rock classique (Meet Me On The Roof) ou bien certains d'inspiration surf-rock (Stab You In The Heart). On a même un titre qui pourrait servir d'instru à une track de Post Malone (Junkies On A High). Mais ce qui ressort de ce disque c'est que tout est ultra daté, ne serait-ce que par la production. La majorité des morceaux aurait pu servir de piste sonore pour une pub pour l'Ipod Nano d'Apple. Fire, Ready, Aim est une mauvaise copie d'un morceau de The Hives, I Was a Teenage Teenager est une B-Side d'un single des Weezer tandis que Sugar Youth reprend ses couplets de certains titres de Bloc Party ou Blink-182.

Green Day réussit ici un tour de force. Celui de proposer un album de 26 minutes qui parait en durer le triple. De sa production ratée à ses idées dépassées, le trio Californien vient de se tirer une immense balle dans le pied. Le groupe vient de rentrer dans la caste des groupes Ok Boomer qui sont maintenant destinés à ne faire bander que les cinquantenaires en manque de sensations fortes. Triste réalité.

DérisionA quel point l'album inspire la galéjade et le rire, à dessein ou non 1/5 : Mouais. Pas envie de rigoler 5/5 : L'album vous fait extrêmement rire
Consigne du maître nageur :
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Slip de bain

Father Of All Motherfuckers
Green Day
"Father Of All Motherfuckers"