Morne - To The Night Unknown

La plongée introspective et les questionnements existentiels que l'on peut traverser durant une longue et silencieuse nuit d'insomnie : voilà ce que m'évoque le somptueux To The Night Unknown, quatrième album studio du groupe américain Morne, originaire de Boston. Le quartet nous propose ici une musique au carrefour de plusieurs influences, aux nuances plus ou moins perceptibles. Des racines neo-crust revendiquées de la formation, il ne reste plus grand-chose, ces dernières s’effaçant pour laisser place à des sonorités beaucoup plus proches du sludge de Neurosis et du post-hardcore d’Amenra, déjà présentes sur les albums précédents.

To the Night Unknown s'ouvre sur le morceau éponyme, qui annonce bien la couleur : une ambiance sombre, une batterie puissante aux rythmes mid-tempo pesants, des guitares écrasantes mais pourtant atmosphériques et enfin un chant hurlé mêlant douleur et mélancolie. Toutefois, ne vous y méprenez pas, derrière cette recette pour le moins austère se cachent des envolées majestueuses comme par exemple la seconde moitié du morceau Not Our Flame ou bien encore le solo du morceau Scorn. Ces phases plus épiques, qui permettent de souffler un peu, se profilent assez tôt dans l’album, notamment avec la conclusion du titre d’ouverture. L’accalmie bienvenue de cette dernière est apportée par l’arrivée d’une guitare acoustique qui semble tout droit venue du Bathory période Viking Metal.

Les alternances d’ambiances habilement menées sont vraiment un élément majeur de l’album. Dans la noirceur générale de ce dernier, ces touches majestueuses viennent apporter un peu de lumière à l’ensemble, tel un phare dans un océan déchaîné. Cela démontre ainsi une réelle maîtrise de la composition par la formation de Boston, là ou de nombreux groupes se cherchent encore. Enfin, le tout est sublimé par une production léchée et constante qui permet d’apprécier chaque instrument à sa juste valeur, sans se retrouver noyé dans la lourdeur générale.

De toute évidence, l'ambiance ne plaira pas à tout le monde mais s’il faut bien reconnaître un point à Morne, c'est que par leur maîtrise de la composition, ils ont réussi à produire un album pesant sans que l’ambiance ne sombre pour autant dans une monotonie morne. Je ne peux ainsi que vous recommander de partir explorer l'univers austère de To The Night Unknown.

Joie de VivreComment l'album va impacter votre humeur. 1/5 : Tout est noir et triste, et si je me roulais en boule ? 5/5 : Tout va bien, je souris avant tout.
MélancolieL'album inspire plus ou moins la mélancolie, les sentiments maussades et embaumés d'un vague à l’âme. 1/5 : Vous ressentez une légère pique de tristesse. 5/5 : Vous êtes plongé dans les tréfonds du spleen
RiffingIndice de la qualité technique. 1/5 : Bof bof, même votre petit frère ferait mieux. 5/5 : Ok Steve Vai, on te laisse faire
EfficacitéLa capacité de l'album à capter et maintenir l'attention de l'auditeur. 1/5 : Vous écoutez l'album d'une oreille 5/5 : L'album vous jette des étoiles dans les yeux et retient toute votre attention
Consigne du maître nageur :
Bouteille de plongée
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To The Night Unknown Morne
Morne
"To The Night Unknown"