Sownbones - helpless

Douces atmosphères et instruments minimalistes

Une fin d'année est toujours une période riche. Que ce soit par les retrouvailles avec des personnes qui nous sont chères et les repas souvent copieux les accompagnant, mais également avec le retour sur l'année qui se termine. Le monde musical n'y échappe pas, les mois de Décembre et de Janvier étant la période où tout média musical présente sa sélection, son bilan annuel (et Soundbather n'échappe pas à cette tradition !). Une fois cette période tumultueuse passée, nous nous retrouvons en plein cœur de l'hiver. En pleine redescente de tout ce rush d'événements et d'informations, l'année commence timidement avec la reprise de notre train de vie.
C'est dans cet état de torpeur latent que je me trouvais lorsque Sownbones sortit son nouvel album d'ambient. Une belle coïncidence pour allier une musique dont le genre colle à cette période d'accalmie !

Derrière ce nom se cache Ryan Osterman, multi-instrumentiste vivant en Arizona officiant depuis des années dans divers projets relatifs aux musiques alternatives. Ayant d'abord exploré la musique indie avec son groupe Owl & Penny, il sévit de nos jours avec ses compères d'Holy Fawn dans des eaux Post/Doom/Shoegaze. Sownbones est son projet solo, qui proposa un premier album instrumental, folk et minimaliste The Garden en 2010, et qui offre aujourd'hui son dernier né : helpless.

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Il s'en passe des choses en 12 ans, et lorsque l'on écoute pour la première fois cet album, l'évolution du musicien se présente à nous comme une évidence. Là où The Garden était un album usant intégralement d'instruments acoustiques, helpless jouit de toutes les compétences que Ryan a démontré depuis. Que cela soit du sound design dans ses différents projets ou comme producteur en remixant des titres d'artistes du monde du post-rock (Pillars, SOM, Glassing, Shy, Low, Autumn Creatures...). Ce savoir sera hybridé à l'approche acoustique et minimaliste de ses débuts, offrant à nos oreilles les deux faces d'une même personnalité musicale.

C'est Blinding Tunnel qui se charge de nous accueillir en douceur, avec son nuage de notes de piano sur lequel se déposent vibraphone, violoncelle et tout un jeu de textures pour nous cajoler les oreilles. Ce morceau pose directement l'ambiance du disque, ce dernier proposant à chaque titre un mélange entre l'approche minimaliste acoustique et les effets sonores à plusieurs degrés tout en mettant l'emphase sur différents aspects tout du long de l'écoute, afin d'apporter à nos oreilles une diversité de grains et de cartes postales audio. Dans le registre des morceaux très marqués par les instruments, nous avons par exemple Grin, où le vibraphone est mis en avant avec une batterie martiale et galvanisante. La même approche que le morceau précédent, avec pourtant un autre rendu.

Des titres comme Warmth lorgnent quant à eux sur de l'ambient pure et dure, proposant des ambiances vaporeuses. Les drones sont ici les maîtres relayant les instruments en fond de mix, en soutien, afin de ne pas déranger notre immersion.

La richesse des deux approches trouve finalement son harmonie parfaite dans la pièce maîtresse de helpless : Leaf House.
L'instant où tous les éléments de la palette sonore de l'Arizonien s'unissent pour former un cocon réconfortant, appelant à l'introspection. Le musicien est en pleine conscience de la force de son titre, le faisant durer, se permettant une accalmie au milieu de l'écoute pour faire monter sensiblement la pression avant de repartir de plus belle sur le motif initial. Leaf House est un bijou d'ambient qui a sur moi l'effet d'un câlin, comme si je m'enroulais dans une épaisse couette de feuilles mortes, au crépuscule, en sécurité... Au regard du nom du morceau, c'est sans surprise que l'imagination est guidée vers ce genre d'images !
Il faut dire que la nature est un thème omniprésent dans la grammaire musicale de Ryan, une source d'inspiration constante du musicien qu'il honore une fois encore avec ce morceau, et plus largement ce disque.

Pensé comme un voyage, l'album se termine sur Secret Home, morceau le plus dépouillé d'effets. Il nous donne, de fait, le ressenti d'une vraie bouffée d'oxygène après le périple riche en sons que nous avons entrepris. De par ce choix, notre écoute se conclue dans des eaux plus claires et nous apporte un sentiment de réconfort et de satisfaction bienvenue.

Ne vous laissez pas berner par son titre, helpless est musicalement tout le contraire du message qu'il semble vouloir véhiculer. Les morceaux qu'il renferme ne sont que différentes déclinaisons de délicatesse, des câlins sonores amenant apaisement et calme méditatif. Son écoute coule avec douceur, ne nous laissant jamais dans l'ennui. N'étant de plus pas trop court, il ne nous apporte pas de frustration une fois arrivés au bout.
C'est une petite bulle parfaite pour accompagner vos soirées silencieuses d'hiver comme d'été, afin d'y trouver du réconfort dans le premier cas, ou juste appuyer sa tiédeur dans le second. Sa grande variété sonore et sa richesse n'a d'égal que la quiétude qu'il offre, un ami bien agréable pour être entrainé dans le début de l'année !

DélicatesseIndice de la douceur de l'album. 1/5 : l'album est assez sec. 5/5 : l'album est un champ de coton
Joie de VivreComment l'album va impacter votre humeur. 1/5 : Tout est noir et triste, et si je me roulais en boule ? 5/5 : Tout va bien, je souris avant tout.
ImmersionIndice de l'immersion dans le voyage musical. 1/5 : l'album s'écoute les pieds bien au sol 5/5 : l'album vous emmène dans un tunnel de couleur et de sensations
ClartéL'album est superbement produit, le son est de velour et vous donne envie de jouir, 5 sur 5. Si au contraire, l'album est produit avec des jouets toys'r'us; et donne envie à vos oreilles de saigner de s'autoflageller avec un port jack de 1.5m, alors 1 sur 5
Consigne du maître nageur :
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Slip de bain

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