The Hives - The Hives Forever Forever The Hives

Longue vie aux Rois

Certains deuils sont plus longs à porter que d’autres. Pourtant quand on voit la vitesse à laquelle The Hives ont tourné la page sur Randy Fitzsimmons, on sent que l'humeur n'est pas à ressasser le passé. Seulement deux petites années après avoir enterré le mystérieux personnage, la bande à Howlin Pelle Almqvist a décidé de s’insérer dans une autre temporalité de celle qui a séparé de onze ans l’antépénultième album et l’avant dernier.

Alors que le disque précédent se drapait d’une ambiance spooky pour coller à son narratif et anticiper de quelques semaines la Toussaint, The Hives Forever Forever The Hives a sorti le grand jeu pour triompher comme les rois qu'ils pensent être. La collection de hits que contient ce nouveau cru aura vite fait de faire oublier son prédécesseur. Pas que ce dernier n’était pas à la hauteur, mais les nouveaux titres sont à tel point “rentre-dedans” qu’ils mettent en lumière la plus grande complexité de composition dont faisait preuve The Death of Randy Fitzsimmons au vu des standards Hivesiens.

L’enchaînement des cinq torgnoles qui ouvre The Hives Forever devrait remettre les idées en place à ceux qui auraient été peu convaincus par les premiers singles lors de leur sortie (dont j'ai fait partie). Enough is Enough prend tout son sens en ouverture d’une tracklist qui va multiplier les shoots d’adrénaline là où, pris séparément, le titre n’aurait été qu’un morceau des Hives parmi d’autres.

La curiosité de cet opus est à chercher du côté de Legalize Living. Chevauchant au travers des sirènes de police, il nous emporte dans une course poursuite épique troquant la frénésie pour l’immersion, comme ce que l’on pouvait trouver sur My Time is Coming ou What Did I Ever Do To You ? en leur temps. Hasard probable de l’actualité : l’ambiance et les paroles peuvent être vues comme un brûlot contre les honteuses rafles perpétrées aux États-Unis par le gouvernement Trump. Les Suédois n’étant pas réputés pour leur engagement politique et les paroles restant plutôt vagues, il s’agit probablement d’un chant de protestation intemporel, mais la coïncidence est notable.

La passation avec la période “pré-hiatus” est assurée par Bad Call et Paint a Picture, deux naufragés ayant fait leurs apparitions dans les concerts du groupe respectivement en 2010 et 2018 et qui trouvent enfin leur place sur album. On y retrouve l’énergie des vieux classiques des Hives portée par l’inépuisable batteur Chris Dangerous, capable de jouer à un rythme effréné sans voler la vedette à ses camarades, tout en vous incitant à air drummer sur les refrains de Paint a Picture. Et parce qu’un album qui contient de la cowbell ne peut pas être un mauvais album, sachez que Born a Rebel en contient une bien sonore !

Enfin, après Come On!, devenu une ouverture obligatoire des setlists ou des rappels depuis 2012, on sent poindre dans le titre éponyme, qui sert de clôture au disque, la volonté d’établir un nouveau classique pour finir les concerts. Avec son titre répété ad vitam eternam, on peut déjà voir venir les publics survoltés continuer à entonner ce slogan bien après la sortie de scène des Suédois, voire même une fois sortis de la salle. Une manière de continuer à faire vivre le groupe dans les têtes, même après que les cinq membres se soient tus.

Si The Death of Randy Fitzsimmons signait le retour de The Hives sur disque après plus d’une décennie, enterrant métaphoriquement le passé, il était temps de rassurer tout le monde sur la pérennité de ce retour. Avec sa sortie rapprochée, son titre évocateur et le retour de tubes simples, directs et addictifs en une prise, The Hives perpétuent la flamme. Plus besoin de regarder en arrière ou d’appréhender le futur quand on est éternel.

The Hives Forever ! Forever The Hives !
DéfouloirIndice sur l'envie de se défouler que l'on ressent en écoutant l'album. 1/5 : album plutôt tranquille, reposant et serein. 5/5 : album rempli d'énergie on a envie de sauter partout et de rentrer dans le moshpit
Joie de VivreComment l'album va impacter votre humeur. 1/5 : Tout est noir et triste, et si je me roulais en boule ? 5/5 : Tout va bien, je souris avant tout.
Consigne du maître nageur :
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Slip de bain

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