Vous avez déjà eu envie de tout envoyer voler ? Vos responsabilités, vos obligations, la dignité, le savoir-vivre, la décence... bref, tout ? Ça tombe bien, parce que ces derniers jours, un album m’a tapé dans la caboche si fort qu’il m’a donné envie de lui accorder une chronique éclair à la seule force de mes derniers neurones encore fonctionnels. Alors décrochez votre casque, jetez vos coudières, aujourd’hui on fonce droit dans le mur, tête la première, et coiffé de notre plus belle commotion cérébrale, on attrape le premier objet contondant qui passe pour l’abattre sur le crâne de son voisin.
Sortis des bas-fonds du paléolithique d’Atlanta aux États-Unis, les Géorgiens de WHORES. ont pondu en 2024 une sacrée ôde à la franche empoignade décérébrée. Vous m’excuserez si la présentation du groupe est succinte, mais je les ai découverts au travers d’un t-shirt porté par Slomosa lors de leurs balances d’avant-concert au Westill Fest, donc pour les détails on repassera. (Et si vous y tenez tant vous n’avez qu’à écouter le disque chroniqué jusqu’au bout, les crédits étant chantés par un certain Bill Kelliher de Mastodon sur Savage Reprise en fin de tracklist.)
Grosse musique pour hooligans de Cro-Magnon, la musique de ce WAR. tape dans le dur. Ça crie, ça hurle, ça gueule, fort. Par contre, ça ne réfléchit pas ou peu. N’allez pas y chercher de mélodie très poussées, de solos ou de ponts aériens. On est dans le noise rock le plus con qui soit. Avec une bonne grosse pédale fuzz pour faire plaisir aux fans de stoner et aux dernières connexions nerveuses qu’ils n’ont pas grillées par la fumette ou sous les températures désertiques.
Vous n’êtes toujours pas convaincus ? Vous avez écouté Malinches et vous vous dites encore “non mais ça riff vachement bien, c’est un peu malin quand même”, alors peut-être que c’est Quitter’s Fight Song qui viendra vous remettre les idées en place avec son slogan compréhensible même pour la plus demeurée des bandes de babouins :
Fight! Fight! Fight! Fight!
Sur un poil plus qu'une demi-heure, WAR. va venir chuchoter à l'oreille, ou plutôt beugler aux esgourdes de vos instincts les plus primaires avec une efficacité hors-pair. Pas besoin d’en faire plus, le disque risquerait de se répéter. Les quelques touches de subtilité viendront sur Hostage Therapy avec son tempo plus lent et son pont… ornithologique. Mais bon, quand on voit que le morceau suivant s’intitule Back When I Was a Savage, autant vous dire que je ne vais pas prendre la peine de développer, le titre parle pour lui-même.
Pour finir, je me contenterai d’un petit shout out à The Death of a Stuntman qui semble partager un ancêtre commun avec le Evil Eye de Fu Manchu, mais dont la descendance se serait cassée la figure dans l’arbre généalogique. Le morceau est encore plus idiot que son cousin éloigné et s’annonce comme un moment fort des mosh pits remplis d’homo-erectus.
Entre WAR. et The Way Forward de Black Tusk, les amateurs de bagarre préhistorique ont été gâtés par la scène géorgienne en 2024. Si le second cité est un poil plus fin et orienté sludge, c’est le disque des Atlantais que l’on risque de retenir, celui-ci s’adressant à un public plus large et à une scène ayant le vent en poupe ces dernières années. Comme annoncé dans l’introduction, pas besoin de s’étendre mille ans sur ce nouvel opus de WHORES. Le groupe va à l’essentiel (la castagne) et c’est tout ce qu’il faut retenir.
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WHORES.
"WAR."
- Date de sortie : 16/04/2024
- Label : The Ghost is Clear Records
- Genre : Noise Rock
- Origine : Etats-Unis
- Site : https://www.whoresband.com/